Mon histoire: « une rencontre avec Nancy Potvin, procureure du DPCP »
- jesuishelene
- 17 févr. 2023
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 août 2023

Mon histoire: « une rencontre avec Nancy Potvin, procureure du DPCP »
Par Eli San
TW : agression / système de justice
Osti de calisse de criss d’esti.
Si la grogne populaire a fonctionné pour Simon Houle, je me dis qu’il y a peut-être un peu d’espoir ici?
On va commencer l’histoire du début.
En 2017, Hélène rencontre un homme sur une application de rencontre. Straight up, elle lui dit que si les deux couchent ensemble, il doit porter un condom. Ça marche. Ils ont des relations, une fois de temps en temps, pendant plus d’un an.
En 2019, le monsieur décide unilatéralement d’enlever son condom. C’est du stealthing. C’est une agression, sans équivoque. C’est trahir la confiance de sa partenaire. C’est se calisser de la santé d’une femme en la traitant comme un cum bucket. C’est dégueulasse.
Ça a l’air tranché comme opinion? Même pas. En juillet 2022, la Cour suprême du Canada a statué que « lorsqu’une personne est tenue par son partenaire de porter un condom pendant une relation sexuelle, mais qu’elle ne le fait pas, elle pourrait être coupable d’agression sexuelle. » (1)
En novembre 2019, elle obtient une rencontre avec Nancy Potvin, procureure du DPCP au palais de justice de Longueuil.
Faque là, toujours en 2019, au mois de mars, Hélène porte plainte à la police. Comme on nous dit toujours de faire. Elle a plein de preuves par sms, en plus. Ça devrait bien aller.
En novembre 2019, elle obtient une rencontre avec Nancy Potvin, procureure du DPCP au palais de justice de Longueuil.
Nancy Potvin, peut-être que ça sonne familier comme nom. Normal, elle était procureure du Bureau de lutte au crime organisé quand son conjoint, le policier Benoit Roberge, a été arrêté pour avoir vendu des informations aux Hells Angels (2). Il a été condamné à huit ans de prison, ça a été ultra médiatisé, et elle a été relevée temporairement de ses fonctions. (3) Nancy Potvin a été rencontrée par la SQ mais « le DPCP a obtenu l'information lui permettant de croire qu'elle (Me Potvin) n'était pas reliée aux activités, impliquée aucunement dans les dossiers, les activités de son conjoint ». (4)
Mettons qu’on peut parler d’apparence de conflit d’intérêt assez flagrante.
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Donc Hélène se rend à la rencontre et l’enregistre pour être certaine de bien se souvenir de tout.
Puis c’est là que même si elle a tout fait ‘’‘’ce qu’il faut’’’’, ça chie.
La procureure lui dit mot pour mot qu’elle la croit : « Dans ce cas-ci, c’est clair, il y a eu une agression sexuelle dans le sens technique, c’est qu’il a pas respecté votre consentement de garder le condom tout le temps de la relation. »
Mais elle lui dit aussi qu’on s’en calisse : « En tant que gardien constitutionnel de l’intérêt public et de la paix social, le procureur peut dans l’exercice du pouvoir discrétionnaire, décider de ne pas poursuivre s’il appert qu’il n’est pas dans l’intérêt public d’entreprendre une poursuite. Entre autre, le caractère technique de l’infraction. Il y a un principe que nous on appelle en droit, c’est le principe de ‘minimis non curat lex’ (en latin : la Loi ne s’occupe pas de petites choses sans importance) c’est-à-dire que tout dépendamment de ce qui s’est passé et de comment ça s’est passé, les circonstances, des fois au niveau de l’opportunité, même si on est convaincus hors de tout doute raisonnable du crime, l’opportunité fait en sorte qu’on portera pas d’accusations. »
« Une agression, c’est une agression. Mais il y a des niveaux. »
Pouvoir faire tomber quelqu’un enceinte contre son gré, ou lui refiler le VIH, ça a l’air que c’est pas un niveau d’agression suffisamment grave aux yeux de l’État.
La procureure bullshit aussi Hélène en lui faisant croire que de demander des excuses à son agresseur afin d’éviter d’aller porter plainte, c’est un crime. C’est trash sur un moyen temps.
Elle la gaslight. Elle la manipule. Elle la blâme de pas avoir joué la parfaite victime. Parce que c’est du jeu hein, la parfaite victime. C’est quelque chose qu’on doit performer. C’est jamais réel.
Bin oui, Hélène a retexté le gars après l’agression. Ouin pi? Ça prend du temps, acknowledge une agression. Ça prend du temps à process. Pi surtout, inconsciemment, on se dit qu’on a certainement pas enduré ça pour rien. Faque on essaie de la transformer en quelque chose de constructif, en wannabe relation.
ils refusent encore de revoir le pouvoir discrétionnaire de la procureure Nancy Potvin
Hélène contacte le DPCP. Janvier 2020, elle apprend qu’ils refusent de réviser son cas. Elle prépare un dossier avec un premier avocat afin de déposer une seconde plainte mais même chose, en novembre 2020, ils refusent encore de revoir le pouvoir discrétionnaire de la procureure Nancy Potvin.
Hélène travaille avec plusieurs avocates, dont une qui a même demandé à ce qu’une rencontre soit organisée avec Hélène, Nancy Potvin et son supérieur. Ils ont refusé.
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À la fin de l’année, c’est pas super glamour comme truc, mais le DPCP compile ses bons coups en matière de communication, afin de bien nous informer « sur sa mission, sur le droit criminel et pénal, sur le processus judiciaire, ainsi que sur le rôle des procureurs et des autres intervenants du système de justice. »
Le highlight du mois de mars 2021, selon le DPCP? (5)
Nancy Potvin, qui quand un agresseur multi-récidiviste a été condamné, s’est exclamée : « Ça montre qu’il faut continuer de croire au système judiciaire, il ne faut pas baisser les bras ». (6)
Ça s’invente pas.
à quel point le DPCP est problématique
Le temps avance. Cibole que ça doit être une torture, ce temps qui avance.
Été 2022, donc, Hélène rentre en contact avec Améli Pineda, la journaliste du Devoir connue entre autres pour son enquête sur les agressions commises par Julien Lacroix.
Le 14 septembre 2022, l'article qui raconte l'histoire d'Hélène sort dans le journal. (7)
Plusieurs médias en parlent, et même là, c’est pas suffisant pour faire pression.
Quand même fucking Marc Boilard comprend mieux que notre système de justice à quel point le DPCP est problématique, on est dans la marde. « C’est un service où ils sont redevables de rien. » ( 8 ) C’est exactement ça. Ils font ce qu’ils veulent en toute impunité.
Hélène est aussi passée en entrevue à Paul Arcand. (9) Elle est brillante, éloquente, limpide, et j’aurais pas la moitié de sa résilience pour endurer la violence du système durant toutes ces années. Elle est inspirante. Pour vrai, si vous avez le temps, écoutez-la.
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Encore le mois passé, il y avait un homme qui était accusé à Laval de stealthing. Le verdict est pas encore tombé, mais si ça s’est rendu en cours, le DPCP a nécessairement accepté de porter plainte. (10)
C’est complètement injuste.
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Ce qu’on peut faire, maintenant?
Faire en sorte que ça circule. Partager sa parole, et ses différentes pages : linktr.ee/jesuishelene
jesuishelene a mon ultime solidarité. Je ne la connais pas, mais j’ai pu lui parler un peu et elle se bat fort pour ses droits et sa dignité, nos droits et notre dignité à toutes.
J'ai entendu l'enregistrement de l'entretien et je suis viscéralement révoltée.
Rage, courage, et fuck you Nancy Potvin.
Quand est-ce que le système de justice va arrêter de rire de nous autres? Parce que sa violence est immense, et honnêtement, c'est encore juste la pointe de l'iceberg.
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Mon histoire par Eli San a été énormément partagé sur les réseaux sociaux.
Parmi les repartages, Catherine Dorion anciennement de Québec Solidaire et Martine Delvaux professeure et auteure entre autres du livre LE BOYS CLUB, l'ont partagé. 💙💙💙

10 - https://www.tvanouvelles.ca/2023/01/19/retrait-du-condom-sans-consentement--un-homme-accuse-a-laval
Puisque le DPCP refuse d’accuser mon agresseur malgré qu'il admet pouvoir le prouver hors de tout doute, je me tourne vers une Poursuite Privée criminelle contre mon agresseur.
Cependant, le DPCP a le pouvoir de faire arrêter la Poursuite Privée, ce qui le place dans une drôle de position puisque si la plainte privée se solde par une condamnation, cela pourrait nuire à son image, à sa crédibilité et à la confiance du public envers celui-ci.
En partageant mon site sur vos réseaux sociaux, en me suivant sur mes réseaux sociaux, vous m'aidez énormément dans mes démarches judiciaires afin que je puisse retrouver mes droits, ma dignité et que la justice soit faite. L'opinion publique compte énormément dans ce genre d'injustice pour faire bouger les choses.
Chaque geste compte. 💙💙💙
Hélène
#jesuishelene Justice pour Hélène
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